FEMMES DE CAFÉ
CAFÉ NAJA, ZARAGOZA, CHIAPAS, MEXIQUE
Les femmes sont à l’honneur dans ces montagnes “proches” de la frontière du Guatemala. Le mode de vie d’un village à l’autre, même géographiquement rapprochés, diffère parfois drastiquement. D’un enfant par femme là-bas, on passe à une moyenne de huit juste ici.
À Café Naja, dans la commune de Zaragoza, les femmes s’organisent, torréfient et empaquettent le café elle-même et se regroupent régulièrement pour prendre ensemble leurs décisions. Elles sont entre 15 et 20 à venir, à tour de rôle, selon les disponibilités de chacune. Il n’est pas toujours facile d’obtenir un travail dans certaines régions et pour certaines raisons. Celles qui prennent part à l’aventure en sont ravies.
Elles sont également fières de présenter leurs terrains cultivés, appelés milpa. Ce terme de langue nahuatl désigne “ce qui est semé dans le champ”. Il s’agit d’un système agricole ancestral de rotations et de diversification des espèces cultivées, sur un espace donné. Les plantes sont complémentaires dans les champs, car elles n’ont pas tout à fait les mêmes besoins nutritifs et que les unes fournissent de l’ombre ou un support aux autres. Par ailleurs, la combinaison de ses denrées fournit un régime alimentaire équilibré.
Dans les champs, le pozol, boisson d’eau et de pâte de maïs, accompagne les travailleuses tout au long de la journée.
Leurs efforts sont payants, cependant il faut chaque jour plus d’énergie, comme c’est le cas depuis tout temps. Les musées de San Cristóbal de Las Casas, ville de l’État du Chiapas, retracent les injustices qu’ont subi les peuples autochtones dans l’histoire. Même après la fin de l’esclavagisme, la situation est restée cruelle pour nombre d’entre eux. Le travail forcé était généralisé dans les exploitations de café avec le concept d’enganche. Théoriquement, le système vise à pallier un manque de main d’œuvre dans des zones reculées via une avance sur salaire. Dans les faits, les propriétaires qui bénéficiaient déjà des terres des autochtones ne respectaient aucun droit du travail et ne payaient pas le peu qui était dû aux travailleurs. Ces derniers n’avaient aucun recours pour faire valoir leurs droits. Cela se prolonge sous différentes formes jusqu’à aujourd’hui dans la culture du café, où les récoltants doivent migrer au gré des saisons pour trouver du travail dans les fermes. Les logements sont parfois précaires, surpeuplés, et les travailleurs paient repas et logement, déduits du salaire.
Un immense merci à Aurora et à sa famille pour leur accueil et leur disponibilité ainsi qu’à Darwin. Bravo au musée du café de San Cristóbal de las Casas pour leur présentation historique et culturel du café.
Effet papillon
Libère toi des chaînes du marché
Envol toi vers ta liberté
Du café pas cher, c’est des millions de familles volées
Les battements d’ailes ici rythme le palpitement des cœurs de là-bas
MAIRIE DE CHILÓN
DRUPES DE CAFÉ SAUVAGES
MISE EN PAQUET DU CAFÉ MOULU
CAFÉ EN PARCHE QUI SÈCHE #1
CAFÉ EN PARCHE QUI SÈCHE #2
CAFÉ EN PARCHE QUI SÈCHE #3
PRÉPARATION DES TORTILLAS
GRAINS DE CAFÉ DÉFECTUEUX
TORRÉFACTION DU CAFÉ